jeune femme enceinte
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jeune maman accueillir son enfant
jeune maman accueillir son enfant

Il paraît que lire le témoignage de femmes qui ont vécu l’expérience d’être accompagnées dans leur solitude de grossesse, ça aide beaucoup à se rassurer, à se faire une idée concrète de ce qui peut nous attendre dans une Maison d’Accueil… Ce n’est pas moi qui dirais le contraire : lire ou entendre les expériences des personnes autour de moi m’a toujours aidée à prendre mes décisions. Rien ne vaut le retour des personnes qui ont vécu les choses.

Quand j’apprends ma grossesse, j’ai à peine 19 ans. Je suis en plein dans mes études, et seule car le père ne veut pas assumer. J’ai la grande chance d’avoir une famille qui me soutient malgré le choc énorme de cette annonce. Mais le plus grand choc, c’est moi qui le vis, ce changement radical se passe dans mon corps, donc malgré tout le soutien du monde, je me sens seule et surtout, complètement perdue.

Le décalage avec mes amis et les personnes de mon âge est total. Tous mes projets sont retournés comme une crêpe. Bref ! Je suis totalement perdue. J’ai besoin de m’éloigner de tout ce qui faisait ma vie d’avant et de me retrouver avec moi-même, et aussi d’être enfin avec des femmes qui vivent les mêmes choses !

J’arrive avec de l’appréhension bien sûr. Qui n’aurait pas la crainte de s’installer dans un endroit où tout est nouveau ? Le lieu de vie, les autres femmes, toute une équipe pour nous accompagner (et quelle équipe !) Mais, de fait, tout va très vite aller bien. Tout simplement.

C’est la vie d’une maison, on ne connaît personne mais au fil des discussion, on apprend des unes et des autres, on rit (beaucoup, heureusement), on cuisine, on dort (beaucoup aussi, en ce qui me concerne), on peint, on se fait des soirées films et on se met en cuisine à 1h du matin parce qu’on vient de regarder « le meilleur pâtissier » et que ça nous a trop donné des idées. On apprend aussi les joies de l’administration ! Personnellement j’étais tellement soulagée d’être aidée dans cette partie : déclarations Caf, demande d’aide aux organismes concernés, remplir des formulaires, rechercher les perspectives possibles pour notre vie à venir avec notre petit… Tout ce que personne n’aime faire, mais qui est nécessaire. Eh bien là-bas, j’ai appris tout ça, et bien plus !

Attention je ne suis pas en train de dire que tout est rose : vivre à plusieurs dans une même maison, c’est parfois bien galère. Les caractères sont parfois difficiles à supporter, on est toutes différentes et, oui, parfois il peut arriver qu’on se crêpe le chignon (ça fait déjà deux fois qu’il y a le mot crêpe. Bon ! oui, j’aime manger, voilà. Ça doit être ça). Mais c’est simplement normal, et on arrive toujours à retrouver un état d’entente encore meilleur qu’avant.

Bref, en définitive, je peux dire sans une ombre de fausseté que mon passage à « la maison » a été un pas immense dans ma vie, effrayant à faire mais incroyablement riche à vivre. Je peux dire que…

… à chaque instant où j’y repense j’ai une vague d’amour immense pour les femmes qui vivaient avec moi, éducatrice comme maman.

… à chaque instant où j’y repense, j’ai une immense gratitude pour tout ce qu’on m’y a appris et tous les pas de géant que j’ai fait dans ma propre évolution.

… à chaque instant où j’y repense, je souris en souvenir des fous-rires collectors qu’on y a vécu !

… à chaque instant où j’y repense, je suis profondément fière de moi et de tout ce que j’y ai accompli car oui, devenir maman c’est un parcours de guerrière et il faut en être fière chaque jour !

… à chaque instant où j’y repense, j’ai un élan de compassion pour toutes les futures mamans en galère qui sont dans l’état où je me trouvais au tout début, avant d’arriver à « la maison », ce moment où on est seule et désespérée… Ce moment est trop dur et j’aimerais vous prendre dans mes bras et vous dire « allez-y ! Mais allez-y les filles ! Vous allez non seulement y arriver mais en plus ce sera magnifique ! ». Il faut nous croire. On est plein à avoir été aidées, et non seulement nous, mais le petit qu’on porte.

Que dire de plus ?! Je voulais retrouver qui j’étais, et j’ai trouvé bien plus. J’ai trouvé ce que je suis DEVENUE surtout, et j’en suis fière, et vous allez l’être aussi. Ne doutez plus de vous, vous aller découvrir des forces dont vous n’avez même pas idée. J’ai déjà envie de vous rencontrer. Je m’emballe peut-être là, mais c’est pour la bonne cause, pour THE bonne cause même : pour la VIE !

Esther

Je m’appelle Tahky et j’ai 24 ans. J’ai accouché en 2015 d’un petit garçon qui s’appelle Kaïs. Comment vous dire ?! Je n’imaginais jamais dire tout ça quelques années après… J’avais perdu toute confiance en moi lorsque j’ai appris cette grossesse... J’ai rencontré une équipe soudée et solidaire qui a su me redonner confiance en moi...
Un jour je suis tombée sur cette citation de Bob Marley qui dit : " tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste ta seule option". Cette phrase résonne en moi car elle résume parfaitement mes débuts en tant que maman. Je m'appelle Diana, je suis l'heureuse maman d'un petit garçon qui s'appelle...
Je m’appelle Marion j’ai 23 ans, je suis maman d’un petit garçon de 18 mois. Je suis tombée enceinte à l’âge de 21 ans alors que j’étais en formation, j’habitais seule, et j’avais peu de contact avec mes parents. Le géniteur de mon fils n’a pas voulu assumer l’enfant. A ce moment-là je me suis sentie démunie...